
Arsenic, plomb, mercure, dioxine, furane, PCB, pesticides : les substances toxiques pénètrent allègrement dans notre organisme par le biais d'aliments ordinaires tels que le porc, le saumon, la pomme ou le pain … C’est ce que dénonce une enquête intitulée Manger peut-il nuire à la santé?
Pour réaliser le documentaire les enquêteurs ont sillonné les vergers, porcheries et fermes de France et, pour le saumon, les pêcheries industrielles de Norvège. Les résultats de l'enquête, commentés par des spécialistes, refroidissent le consommateur face à son assiette !
Pomme, blé, poissons …
Avec quelque 76.000 tonnes de pesticides utilisées par an, la France est le plus gros utilisateur en Europe. Conséquence : la moitié des fruits et légumes ingérés en comportent des résidus, à l’instar de la pomme, fruit de prédilection des Français.
Côté santé, si l’on peut imaginer que l’impact sanitaire n’est pas négligeable pour le consommateur -et Annie Sasco, épidémiologiste, souligne combien les enfants sont particulièrement vulnérables-, il l’est encore davantage peut-être pour l’agriculteur qui, lui, est directement au contact des produits toxiques. Les agriculteurs sont les plus menacés et « personne n'ose en parler », comme le souligne dans le documentaire avec le témoignage d’un agriculteur souffrant de myopathie.
Autre exemple, celui du blé et des pesticides ajoutés pour la conservation des grains. Le documentaire met en garde le consommateur : en Europe, quelque 200 additifs sont autorisés pour les pains dits spéciaux et les pains complets.
Et, dans la chaîne alimentaire, les animaux ne sont pas épargnés, surtout lorsqu’ils sont élevés en batterie et privés de leurs défenses naturelles. On pourrait ajouter les poissons pollués aux PCB etc. Parfois, la nourriture des animaux, elle-même polluée vient s’ajouter aux antibiotiques qui leur sont administrés ! A l’arrivée, si l’on compare la qualité d’un œuf pondu en 1960 et celle d’un œuf pondu quarante ans plus tard, on s’aperçoit que ce dernier contient 20 fois moins d’oméga.

Avant la 2de Guerre mondiale, on mangeait naturellement bio
Autre problème, le saumon de Norvège : la France, avec 136.200 tonnes consommées en 2010, est le plus gros marché d'exportation de ces poissons engraissés aux farines de poisson et huiles végétales. « On fait évoluer le poisson en fonction de ce que veut le marché », note une responsable de Marine Harvest, le plus gros producteur au monde. Pour la couleur, les acheteurs choisissent dans un nuancier de teintes variant en fonction des substances chimiques ajoutées à la nourriture ! Les Français préfèrent le saumon pas trop foncé.
Un état de fait pour autant irrémédiable ? ...
Un exploitant de pommes confie que « s'il n'y a pas de traitement, les pommes ne sont pas rentables » … Pourtant, avant la deuxième guerre mondiale on mangeait naturellement bio. « L'industrie agro-alimentaire nous vend des produits déséquilibrés », avec risques d'obésité et de cancers à la clé, mais « rien n'est irrémédiable », conclut l'enquête.
Alors … quelles seraient les recettes pour remédier à la situation ? Quelques pistes sont proposées telles que manger bio (mais tout n'est pas idéal), donner du lin (riche en omégas 3) aux animaux, réduire la consommation de viande, utiliser l'huile de colza, préférer le pain enrichi en lin... Et manger des poissons petits, moins riches en toxines.









