
La tension est montée d’un cran ces derniers jours en Côte d’Ivoire. Malgré la visite à Abidjan de quatre chefs d'Etat membres du panel désigné par l'Union africaine pour trouver une solution à la crise, on assiste à un regain de violence. Depuis plusieurs jours, l’épicentre est la commune d’Abobo, dans le nord de la capitale économique, mais des affrontements ont aussi lieu dans l'ouest du pays. Selon l'ONU, 15 personnes ont été tuées cette semaine.
Abobo, immense commune majoritairement pro-Ouattara, est déjà depuis plusieurs semaines en ébullition. Chaque jour ou presque, on y signale des violences, des tirs d’armes à feu. Pour les Forces de défense et de sécurité (FDS), cette zone est devenue un véritable casse-tête. Les soldats loyaux à Laurent Gbagbo y sont régulièrement pris pour cible par un commando d’insurgés qui mène des opérations de guérilla.
Mardi, par exemple, les unités d’élite du Cecos sont tombées dans une embuscade qui a fait plusieurs morts. La réplique est violente et des tirs de lance-roquette ou de grenades sont régulièrement entendus, ces jours-ci, notamment dans les secteurs de PK 18 et de Ndotré.
Hier, il y a eu des tirs nourris tout près de chez nous pendant tout l'après-midi et jusqu'en début de soirée. Ce matin, nous avons décidé, comme des tas de gens de notre quartier, de quitter notre maison. J'ai marché 20 km dans la forêt pour éviter de croiser des gens en armes.
Un habitant du quartier Ndotré, proche de PK18 à Abobo, recueuilli jeudi 24 février.
Faute d’avoir pu se rendre dans les zones les plus chaudes d’Abobo, il est difficile d’avoir un bilan précis du nombre exact de victimes civiles ou combattantes.
Une chose est sûre en revanche, face à cette flambée de violences, depuis hier, des centaines de familles ont commencé à fuir Abobo pour tenter de se réfugier dans d’autres secteurs d’Abidjan considérés comme plus sûrs